Il existe un grand nombre de livres qui expliquent le vocabulaire des textes des chansons de Georges Brassens, Ces livres analysent ses thèmes, sa rhétorique.
Chez Brassens, c'est surtout le texte qui compte. Mais il ne faut pas oublier aussi sa musique, partie intégrante de son expression.
Brassens est un auto-didacte en musique. Il a appris à jouer des accords d'abord au piano, puis à la guitare. Mais tout d'abord, il a commencé par apprendre, dès l'enfance, toutes les chansons qu'il entendait. Il avait une mémoire phénoménale: il pouvait retenir par coeur des textes entiers en les ayant lus une seule fois. Il disait qu'il connaissait des milliers de chansons, ce qui est probablement vrai. Il était très éclectique et aimait toutes sortes de chansons, de styles très différents.
Sans formation théorique, il possède cependant un instinct très sûr, et est très conscient de ce qu'il fait.
Pour produire des chansons d'une telle qualité, Brassens travaillait énormément. Il mettait en moyenne un mois pour en faire une. On connaît les brouillons de ses textes, et on voit à quel point il les remaniait jusqu'à obtenir un résultat parfait. On sait par exemple que la «Supplique pour être enterré à la plage de Sète» est restée inachevée pendant dix ans, jusqu'à ce qu'il trouve la chute. Pour la musique, on le sait moins, il travaillait de la même manière. Il faisait sept ou huit musique pour chaque chanson, et gardait la meilleure.
Brassens ne faisait presque jamais la musique et le texte simultanément. La plupart du temps, il procédait de manière classique, c'est à dire qu'il écrivait d'abord le texte, et cherchait ensuite la musique. C'est la structure du poème, c'est à dire le rythme des vers, qui déterminait la forme de la musique. Le poème est comme un moule dans lequel il faut couler la musique.
Le style de Brassens est nourri de plusieurs influences. D'une part, il y a la chanson italienne, qu'il a connue par l'intermédiaire de sa mère. D'autre part, il y a le jazz, la java, la vieille chanson française, et les marches.